Un peu d'histoire

QU'EST-CE QUE LA POINTE SEC?

Amis des arts, amateurs d'imaginaire et autres mangeurs de culture,

Je suis natif de la Gaspésie et je joue de la musique depuis mon enfance. Comme plusieurs jeunes, j’ai autrefois quitté la région pour étudier, voyager et pour voir autre chose. J'ai vécu mille aventures et j'ai perfectionné mes compétences de musicien par des études avancées en musique (interprétation jazz) à l’université Concordia et à l’université McGill à Montréal.

En tant que musicien, j’ai tourné autour de la Gaspésie avec divers groupes et projets musicaux et j’ai joué dans la plupart des endroits où il était possible de se produire dans la péninsule. J’ai toujours cru qu’il y avait un besoin et une place immenses pour des événements culturels de tout genre en Haute-Gaspésie.

C’est avec cette vision et une tête de cochon que je suis devenu propriétaire en 2007 d’un bâtiment; un vieil entrepôt frigorifique construit en 1944 par la coopérative des Pêcheurs-Unis… Pendant 5 ans, j'ai bricolé son aménagement intérieur avec les moyens du bord (de l’eau), quelques idées, du vieux bois de grange, du bois flotté et des vieux outils avec l’objectif qu’il devienne un lieu voué à culture.

Je n'y serais jamais arrivé seul. Avec le temps des personnes ont aussi cru au projet et d'autres fous sont venu donner un coup d’épaule à la roue. Parce que les idées seules ne suffisent pas ; elles doivent être mises en action pour avoir un impact réel. Les coups de marteau de Nik résonne encore sur les murs et rien ne tiendrait sans les vis aux bonnes places. La communauté artistique du Québec se souvient encore des ‘’piz’’ de Vincent. Le chef avec un grand D qui cuisine toujours pour douze.

Aujourd’hui, cette vieille bâtisse en bois abrite deux salles de spectacle et un bar de mer, La Pointe Sec et La Face B . Le lieu est animé par des artisans créatifs et des artistes “pas trop r’gardant sur la route à faire” pour venir jouer de la musique sur le bord de la mer.

Cette initiative offre maintenant une plateforme, plus que jamais nécessaire, aux artistes émergents afin qu’ils et elles se produisent sur scène.

La Pointe Sec et La Face B sont propulsées par La Machine à Truc, une coopérative de travailleurs ayant pour mission de développer des événements culturels et artistiques.

Le nom « La Pointe Sec » est tiré des expressions du terroir local. La plus lointaine utilisation répertoriée du terme date des années 1930. Cette expression a été citée par l'ethnologue Marius Barbeau dans un conte populaire de Mont-Louis (Le père aux poux).

"Ils ont eu fait 5 ou 6 arpents... ils ont ôté le drap à la pointe sec."
Collection Marius Barbeau
Mont-Louis, Gaspésie
Conte nº 23

On vient d’où ?

Dès le 16e siècle, les pêcheurs européens s’installent en Gaspésie pour pêcher durant l’été. Pendant les siècles qui ont suivis, les côtes de la péninsule ont été façonnées par la commercialisation de la morue et Mont-Louis était un important poste de pêche. La vie était difficile pour les pêcheurs et leurs familles qui participaient aussi à la transformation des poissons.

Construit en 1944 par le gouvernement, le bâtiment de La Face B et de La Pointe Sec était à l’époque un entrepôt frigorifique servant à entreposer les poissons. Le bâtiment a ensuite servi de ‘frigidaire’ (comme ils et elles disaient!) pour les familles du village qui y entreposent leurs viandes et autres vivres. Yanik acquit la bâtisse en 2007, qui était à l’époque un garage et la rénova lui-même jusqu’en 2012 avec la vision d’en faire une salle de spectacles. Il continue toujours d’améliorer les installations à chaque hiver avec ses partenaires Nik et Vincent.

Le menu de La Face B est un hommage à l’histoire des lieux.

On mange debout, assis à un comptoir, sur la terrasse ou devant un spectacle. Les petites assiettes inventives du bar de mer sont parfaites accompagnées d'une bonne bouteille de vin nature.